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Ma rencontre avec le yoga

  • Photo du rédacteur: Lea
    Lea
  • 5 sept.
  • 4 min de lecture

J’ai commencé à pratiquer le yoga de manière régulière en 2011, lorsque j’étais étudiante à la fac d’Oslo. Avant cela j’avais bien suivi quelques cours par-ci par-là, un peu en mode touriste… mais cette année là, alors que j’étais en phase de révision pour les examens, et que j’étais clairement au plus bas de ma forme physique, je suis tombée sur un article sur le yoga Bikram, et un studio récemment ouvert à Oslo, le premier en Norvège…

Et c’est à ce moment là, alors que je n’avais en théorie ni les sous ni le temps de m’engager dans une nouvelle activité, que je me suis jetée à corps perdu dans cette pratique.


Pour celles et ceux qui connaissent le yoga Bikram, vous savez que c’est une pratique intense, challengeante autant physiquement que mentalement. Aujourd’hui je pense que, vu les scandales qui ont éclaté ces dernières années autour du créateur de la méthode (Bikram), c’est une pratique dont on parle moins. Mais à l’époque, on en parlait comme d’une pratique de yoga un peu révolutionnaire, et surtout, on l’encensait pour ses bénéfices sur le corps et l’esprit.


Et c’est ça qui m’y a attirée je pense. J’étais dans une période de stress intense, tant émotionnellement que mentalement, j’avais laissé mon corps à “l’abandon”, en passant mes journées sur les bancs de la fac ou en révision… et j’étais “en détresse” d’une certaine manière (sans que ce soit non plus dramatique, la preuve dans ce qui suit).


J’ai donc poussé la porte de ce studio de yoga en n’espérant qu’une chose:

qu’il me sauve.

De mes douleurs, de mon anxiété, de ma peur de l’avenir et du manque de confiance en mon propre corps.


Malgré la difficulté de la pratique, moi qui ne tolérait que très mal la chaleur, qui avait un insuffisance respiratoire sévère, et un manque de tonus musculaire, d’endurance et de proprioception flagrant, je m’y suis jetée corps et âme, et pendant plusieurs années j’ai fait de ce studio ma 2ème maison, en pratiquant parfois jusqu’à 6 ou 7 fois par semaine.

Oui, c’était extrême. Mais je suis extrêmement reconnaissante de cette période de ma vie, car ça a été une véritable école. 

Si les premiers jours j’étais encore dans l’attente que le Bikram “fasse sont effet”, si je suivais les instructions des profs en essayant juste de pas m’évanouir, et surtout sans trop bien comprendre ce que je faisais (à part que si je voulais “que ça marche” il fallait coûte que coûte que je sois là)... j’ai vite compris que je m’étais trompée:

Le yoga n’allait pas me sauver.

Ce qu’il allait faire, au contraire, était bien plus important et précieux: me montrer que je pouvais me sauver, moi-même.


Pour celles et ceux qui ne connaissent pas mon histoire, je vis avec une scoliose sévère depuis l’enfance. À 14 ans, j’ai refusé une opération de la colonne vertébrale, et les médecins m’ont dit qu’en la refusant je me condamnais à être en chaise roulante à 20 ans. Aujourd’hui à 39 ans, je peux dire sans peur de me tromper, qu’ils avaient tort, ou plutôt, que je leur ai donné tort.


Car le yoga bikram, même pratiqué 5 fois par semaine, n’a rien changé à cette scoliose. Celle qui y a changé quelque chose, c’est moi.

Alors, ça peut paraître hiiiiper présomptueux de ma part! Mais c’est vraiment un des enseignements les plus importants que le yoga m’a transmis.


Un de mes profs dans ce centre clôturait tous ses cours en disant: “Le yoga c’est fantastique, mais ça ne marche que si on le pratique.”

Un autre, lui, répétait, au plus dur de la pratique: “If not now, when? if not you, who?” (je ne prends pas la peine de le traduire, car ça sonne vraiment pas bien en français!)


Aujourd’hui, en tant que prof moi-même, je ne répète peut-être pas ces phrases à mes élèves, mais d’une certaine façon j’essaye, à ma manière, de transmettre un peu de leur essence, leur message, ou du moins ce que j'en ai compris:


-Tu es ta propre responsabilité.

-La pratique du yoga ne dépend pas de ta souplesse, force ou autres aptitudes physiques, mais de ta seule détermination

-Pratiquer le yoga c’est cultiver, justement, cette détermination

-La détermination de continuer encore et toujours à assumer d’être ta propre responsabilité.


Et, chose importante, tu en es capable! 

(vaste sujet, à approfondir dans un autre article).


Donc. 

Le yoga ne m’a pas sauvée. Je me suis sauvée moi-même (et je continue de le faire, car c’est le voyage d’une vie!).

Ce qu’a fait le yoga - et les profs qui m’ont partagé leur pratique y sont évidemment pour beaucoup - c’est ouvrir une brèche, une voie, un chemin.

Je m’y suis engagée à l’aveugle d'abord, et puis j’ai continué par choix (et par curiosité).


Aujourd’hui je me sens profondément reconnaissante envers cette pratique, ces profs, ce chemin parcouru, et je ressens presque un peu de vertige en pensant à ce que je m’attendais à recevoir, et ce que j’ai effectivement pu accueillir dans ma vie grâce au yoga, qui est bien plus grand, riche et précieux.


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Alors pour terminer ce petit bout d’histoire (parce que l’idée est que ce partage serve à quelque chose!), j’aimerais t’encourager à te demander:


Qu’est ce que je cherche quand je vais à mon cours de yoga?

Qu’est-ce qui me reste quand j’en ressors?

Qu’est-ce que cette pratique réveille en moi? 

Qu’est-ce qui me pousse à continuer?


Avec bienveillance,

Léa


 
 
 

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